Fulgurances

C’est sûrement le printemps,
Sur les montagnes sans nom
Une fine brume. (Bashô)

Cerisier fleur La cloche se tait
Les fleurs en écho
Parfument le soir. (Bashô)

Le vent
Hésitant
Roule une cigarette d'air (Paul Eluard)

Terrain de baseball vide,
Un rouge-gorge
Sautille sur le banc. (Jack Kerouac)

dames japonaises

Soudain

Un éclair !
Dans l'obscurité éclate

Le cri du héron.


Du cœur de la pivoine
L'abeille sort

Avec quel regret.

Aller alors

Un peu ivre
Le pas léger
Dans le vent du printemps (Ryokan)

estampe blanche

Et peut-être rencontrer

Sur un sentier de montagne

Où quelque chose pourrait vous charmer,

Une violette sauvage. (Bashô)

Azalées arrangées
Dans l’ombre une femme
Déchire une morue sèche.

Un corbeau errant
,
Son vieux nid est devenu
Un prunier.

Et sur un banc, les admirant :

Ma robe de soie,

Des pêches de Fushimi

Gouttent ici.

Illustrations : branches de cerisier du japon ; estampes d’Hokusai.