Variation Oulipo
Par Maya le 22 mai 2010, 13 h - Marges - Lien permanent
Contrainte du cornichon et langage cuit
Dans le monde des ateliers d'écriture et de l'Oulipo,
on parle de forme fixe, de parcours obligé,
de contrainte du cornichon ou du prisonnier,
de langage cuit et de morale élémentaire...
Je tiens à dire que ces termes ne désignent pas des méthodes de torture,
et que le trident n'est pas un instrument violent...
Ce sont des contraintes littéraires,
les outils offerts par les écrivains de l'Oulipo
pour inciter ou lancer dans l'écriture
ceux que brûle l'envie d'écrire et qui n'osent pas le faire
ou ceux qui désirent vivre une expérience en atelier,
comme dans un atelier de peinture...
Valse des mots et chimères
Ils sont là pour libérer la créativité, faire valser mots et chimères, et introduire tout et chacun dans l’univers de l'imaginaire.
Ils permettent d'écrire Un petit peu plus de 4000 Poèmes en prose comme Georges Perec, et même Cent Mille Milliards de poèmes comme Raymond Queneau.
Bienvenue dans la Galaxie combinatoire où greffer des alexandrins et inventer des définitions permet de recréer le monde et d’écrire des cartes aux absents...
L'Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) réunit depuis les années 60 des scientifiques et des auteurs autour de l'écrivain Raymond Queneau et du mathématicien François Le Lionnais, pour travailler sur le langage et l'ouvrir sur le monde en proposant des « incitateurs » à l'écriture. Ses membres se réunissent régulièrement pour travailler sous contraintes.
Illustrations : collages de Max Ernst (Femme chancelante) ; tableau de Juan Gris.
Deux courts ouvrages sur l'Oulipo : Maudits et Abrégé de littérature potentielle, aux éditions Mille et Une Nuits.